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En tant que courtiers en assurances, notre métier est d’anticiper les risques pour assurer la pérennité de vos activités et la sécurité de votre patrimoine.
Pour les administrateurs et gestionnaires de sociétés, un risque souvent sous-estimé est celui de l’incapacité soudaine – due à une maladie (démence, AVC), un accident grave, ou la perte d’autonomie liée à l’âge.

Une telle situation, si elle n’est pas préparée, peut entraîner un blocage de vos décisions personnelles et patrimoniales, rendant impossible la continuité des affaires.

C’est là qu’intervient le mandat extrajudiciaire, un outil de protection et de planification patrimoniale issu de la loi du 17 mars 2013.

 

Qu’est-ce que le mandat extrajudiciaire ?

Le mandat extrajudiciaire est, en résumé simple, un contrat par lequel une personne, encore capable d’exprimer sa volonté, désigne à l’avance un mandataire chargé de gérer ses biens et d’exercer ses droits le jour où elle ne serait plus apte à le faire.

Le Service Public Fédéral (SPF) Justice le définit comme une mesure qui vous permet de décider vous-même comment vos biens seraient gérés sans passer par un juge.

Pourquoi est-ce vital pour les dirigeants d’entreprise ?

En l’absence de mandat, une incapacité exige le recours à la protection judiciaire : c’est alors le juge de paix qui désigne un administrateur et détermine les actes que la personne ne peut plus poser.

Ce processus est lourd, peut engendrer des délais et le mandataire désigné ne sera peut-être pas celui que vous auriez choisi.

Le mandat extrajudiciaire permet d’éviter cette intervention judiciaire. Pour un administrateur, l’intérêt est double et très concret :

  1. Garantir la continuité des paiements et de la gestion financière :
    le mandataire que vous avez choisi pourra gérer vos comptes bancaires, payer les factures, gérer des placements, percevoir des loyers, ou encore renouveler un bail.
    Ces actions sont cruciales pour éviter l’asphyxie financière, même si les actifs sont liés à votre structure professionnelle.
  2. Faciliter les opérations patrimoniales complexes :
    le mandat peut accorder des pouvoirs très étendus, incluant l’achat ou la vente de biens immobiliers (souvent nécessaire pour les entreprises), la réalisation ou la réception de donations, ou encore l’acceptation ou le refus d’une succession.

 Sécurité et personnalisation : l’impératif du sur-mesure

Pour un professionnel, la rédaction d’un mandat ne doit surtout pas être standardisée. Il est primordial de faire rédiger un mandat clair, détaillé et sur mesure afin d’éviter les blocages et les interprétations, particulièrement lorsqu’il s’agit de la gestion de sociétés.

Dans la pratique, et même si le mandat ne prévoit pas toujours d’actes qui requièrent un acte notarié (comme la vente de biens immobiliers ou les donations authentiques), le notaire est la personne la plus appropriée pour établir un mandat extra judiciaire.

La grande majorité des mandats sont donc passés devant un officier de l’état pour une sécurité juridique accrue. Le coût total d’un mandat notarié tout compris varie généralement entre 400 et 800 € TVAC selon la complexité du dossier.

Votre prochaine étape

Le mandat extrajudiciaire est l’outil par excellence pour lier votre planification patrimoniale à la prévention des risques d’incapacité. Il s’agit d’un investissement minime pour une sécurité maximale.

En tant que courtiers, nous vous sensibilisons à l’existence de cet outil de gestion des risques. Cependant, sa mise en place nécessite une expertise légale et fiscale pointue.

Nous vous recommandons vivement de consulter sans délai un Notaire. Il pourra s’assurer de la cohérence de votre mandat avec votre testament et votre planification successorale globale, notamment pour la bonne gestion de vos parts sociales et mandats au sein de vos structures professionnelles.

 

 

 

Ceci est un article d’information générale et ne constitue pas un conseil juridique. Veuillez contacter un professionnel du droit (notaire, avocat) pour la mise en place concrète de votre mandat extrajudiciaire.

De nombreux entrepreneurs et indépendants se demandent à quel moment il devient pertinent de créer une société.

Souvent, il est plus simple de démarrer en tant qu’indépendant, mais dès que l’activité génère un chiffre d’affaires significatif, les avantages de la société peuvent justifier une transition. Voici une analyse des points clés à considérer, suivie d’un exemple concret.

 

1. Pourquoi créer une société ?

  • Protection du patrimoine personnel : En créant une société, l’entrepreneur sépare ses biens personnels des actifs de l’entreprise. Cela signifie qu’en cas de difficultés financières, seul le capital de la société est engagé, et non les biens personnels de l’entrepreneur.
  • Fiscalité potentiellement avantageuse : Les sociétés bénéficient de l’impôt des sociétés (ISOC), qui est souvent plus bas que l’impôt des personnes physiques (IPP). Ce dernier est progressif, tandis que l’ISOC applique un taux fixe (souvent 20 % pour les petites entreprises, 25 % pour les autres).
  • Meilleure crédibilité et financement : Les sociétés sont perçues comme plus fiables par les clients, fournisseurs et investisseurs. Elles facilitent également l’accès aux financements bancaires.

2. Comparaison entre impôt des personnes physiques (IPP) et impôt des sociétés (ISOC)

  • Indépendant soumis à l’IPP :
    • Taux progressif allant jusqu’à 50 % en fonction du revenu.
    • Cotisations sociales à hauteur de 20,5 % du revenu.
  • Société soumise à l’ISOC :
    • Taux fixe (souvent 20 % pour les premiers bénéfices).
    • Dividendes soumis à un précompte mobilier (habituellement 15 %).

3. Exemple concret : comparaison des deux régimes fiscaux

Prenons un entrepreneur avec un chiffre d’affaires de 100 000 €, et des frais professionnels de 30 000 €. Le bénéfice net est donc de 70 000 €.

En tant qu’indépendant :

  • Bénéfice net : 70 000 €
  • Impôt sur le revenu (supposons un taux moyen de 45 %) : 31 500 €
  • Cotisations sociales (20,5 %) : 14 350 €
  • Revenu après impôts : 24 150 €

En tant que société :

  • Bénéfice net : 70 000 €
  • Impôt des sociétés (taux de 20 %) : 14 000 €
  • Bénéfice restant : 56 000 €
  • Dividendes distribués, avec précompte mobilier de 15 % : 8 400 €
  • Revenu après impôts : 47 600 €

Dans cet exemple, le passage en société permet de doubler le revenu après impôts, mais il est important de prendre en compte les coûts supplémentaires associés à la gestion d’une société.

4. Les coûts et obligations d’une société

Passer en société implique des frais et des obligations supplémentaires :

  • Frais de création : Honoraires de notaire, frais d’enregistrement et d’inscription à la Banque-Carrefour des Entreprises.
  • Comptabilité stricte : Une société doit tenir une comptabilité double, ce qui augmente les honoraires de comptable.
  • Obligations légales : Dépôt des comptes annuels, assemblées générales, et autres formalités administratives.

Ces coûts sont souvent justifiés à partir d’un bénéfice net annuel d’environ 50 000 € à 70 000 €, selon le secteur d’activité et les perspectives de croissance de l’entreprise.

5. Consulter un expert-comptable : une étape essentielle

La décision de passer en société ne doit pas être prise à la légère. Bien que cet article fournisse des bases de réflexion, chaque situation est unique. Les conseils d’un expert-comptable sont indispensables pour :

  • Réaliser des simulations fiscales et évaluer les avantages du passage en société.
  • Analyser les implications financières, juridiques et fiscales.
  • Accompagner l’entrepreneur dans la transition pour maximiser les bénéfices et limiter les risques.

Conclusion

Le passage en société n’est pas seulement une question de chiffre d’affaires. Il s’agit d’une décision stratégique qui doit tenir compte de la fiscalité, de la protection du patrimoine et des perspectives de croissance. Bien que les avantages fiscaux deviennent souvent intéressants dès que les bénéfices dépassent 50 000 €, cette transition doit être préparée avec soin et accompagnée par un professionnel. Seul un expert-comptable pourra fournir une analyse personnalisée et aider l’entrepreneur à faire le choix le plus judicieux pour son activité.

En résumé, si votre chiffre d’affaires et vos bénéfices augmentent, et que vous souhaitez protéger vos biens personnels tout en optimisant votre fiscalité, il est probablement temps de considérer sérieusement la création d’une société.

Les primes ne sont déductibles dans le chef de votre société que si elles respectent la règle dite des 80%.

En fonction de différents critères relatifs à votre situation personnelle, la somme de toutes vos pensions, convertie en rente, ne peut dépasser 80% de votre rémunération régulière annuelle brute. Ceci est la description théorique.

Comment cela se passe-t-il en pratique ? Mise en place il y a déjà 40 ans, elle est définie par les paramètres suivants :

  • Rémunération brute, octroyée de manière régulière (donc pas les tantièmes car non réguliers), les avantages de toute nature sont pris en compte (cotisations sociales payées par la société, gsm, internet, chauffage, électricité, voiture de société, …) il est préférable d’attribuer l’avantage sur base mensuelle si possible.
    • ​Conseil : regardez sur votre dernière déclaration d’impôt via taxonweb.be, vous trouverez à la case 14/2400.
  • Estimation de la pension légale (de manière forfaitaire, vous ne devez pas la calculer)
  • Début de carrière au sein de votre société, en général il s’agit de la date de constitution de celle-ci.
  • Début de votre carrière professionnelle, vous pouvez prendre en compte un maximum de 10 années prestées avant le début de votre activité au sein de votre société actuelle pour le calcul de la règle des 80%.
  • Vous êtes marié ou cohabitant légal, vous pourrez dès lors constituer un capital pension plus important qu’un célibataire (indépendamment du fait que votre partenaire travaille ou non)
  • Capitaux de pension déjà constitués dans le cadre de votre activité professionnelle
    • Pension Libre Complémentaire pour Indépendants (PLCI)
    • Avantages INAMI pour professions médicales
    • Toutes les autres assurances groupe, assurances dirigeant d’entreprise, engagements individuel de pension, provisions de pension interne qui vous attribuent un capital pension

Le calcul de la règle des 80 % est un travail de spécialiste.

C’est notre métier de vous informer comme il se doit sur le capital de pension que vous pouvez vous constituer de manière fiscalement avantageuse et sur le meilleur moyen pour ce faire.