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Il y a quelques années, une avancée importante voyait le jour dans le paysage de l’assurance belge : la mise en place d’un avantage fiscal pour les contrats de protection juridique, initiative saluée pour son ambition sociale.
Dans un pays où l’accès à la justice reste coûteux, l’État avait décidé d’encourager la population à s’assurer contre les frais juridiques, en rendant une partie de la prime fiscalement déductible. Cette mesure, entrée en vigueur le 1er septembre 2019, faisait suite à une volonté du législateur d’élargir l’accès à la justice en offrant un incitant fiscal (code 1344/2344 de la déclaration).

Cette réduction était toutefois réservée à certains contrats très encadrés, dits “fiscaux”, qui devaient répondre à une série de critères stricts : couverture large, délais d’attente clairs, plafonds d’intervention minimaux, etc. L’un des contrats les plus connus sur le marché dans cette catégorie est le BeneFisc de DAS, leader belge de la protection juridique.

Mais aujourd’hui, revirement brutal : le nouveau gouvernement fédéral belge (coalition “Arizona”) a décidé de supprimer purement et simplement cet avantage fiscal, et ce avec effet rétroactif au 1er janvier 2025.

Autrement dit, les primes versées en 2025 ne donneront plus droit à une réduction l’année suivante, alors même que de nombreux assurés ont souscrit ou renouvelé leur contrat en pensant bénéficier de l’avantage… Cette rétroactivité est d’autant plus regrettable qu’elle remet en cause la sécurité juridique que l’on est en droit d’attendre de telles mesures fiscales.

En tant que courtiers, nous ne pouvons que déplorer cette suppression précipitée.
Elle intervient à un moment où le coût de la justice, comme celui des soins de santé et d’autres frais indispensables, ne cessent d’augmenter, rendant l’accès à une défense de qualité de plus en plus difficile pour les citoyens moins aisés. Ce changement risque de renforcer une tendance dangereuse : réserver la possibilité de se défendre correctement à ceux qui en ont les moyens.

Il y a quelques semaines, nous évoquions déjà un précédent article l’augmentation des primes de la protection juridique chez DAS, liée à une explosion des coûts de gestion des dossiers, notamment en raison de la hausse constante des honoraires d’avocats (entre 150 et 500 € de l’heure).
Nous expliquions alors pourquoi cette revalorisation tarifaire, bien que sensible, était justifiée et surtout, nécessaire pour garantir un service de qualité.

Cette réforme gouvernementale ne change rien à notre conviction : une bonne protection juridique reste une assurance indispensable.
Un litige avec un voisin, un conflit avec un employeur, un problème après un accident de voiture, un litige durant une rénovation, … Ce sont des réalités fréquentes, où le soutien d’un avocat ou d’un expert peut faire toute la différence. Être mal ou pas assuré peut alors coûter plusieurs milliers d’euros, là où une prime annuelle reste généralement bien en dessous du prix d’une seule heure de consultation juridique.

En supprimant l’avantage fiscal, le gouvernement a peut-être rendu le produit protection juridique un peu moins attrayant sur le plan financier, mais il n’a en rien diminué son utilité. Il est d’ailleurs important de souligner que le montant de la prime reste inchangé pour les contrats de type BeneFisc (en tout cas pour l’instant): seule la possibilité de récupérer une partie via votre déclaration d’impôt disparaît.
Autrement dit, vous ne paierez pas plus, vous récupérerez juste un peu moins. Le verre à moitié plein, en somme.

Nous, courtiers, avons un rôle central à jouer dans ce contexte. Plus que jamais, nous devons conseiller, expliquer et anticiper, pour permettre à chacun de s’assurer intelligemment, même dans un environnement fiscal et économique mouvant.
Nous restons à vos côtés pour vous aider à choisir la solution de protection juridique la mieux adaptée à votre profil, à vos risques… et à votre budget.

La Belgique a un nouveau gouvernement fédéral, la coalition Arizona, qui prévoit une série de réformes économiques, fiscales et sociales impactant indépendants, entreprises et travailleurs.

Ces changements concernent notamment la fiscalité, la pension, le travail et l’investissement.

Voici un aperçu des mesures phares et de leur impact.

 

Fiscalité et impôts : des ajustements à prévoir

Le gouvernement prévoit une hausse des revenus nets des travailleurs par le biais de plusieurs mesures :

Augmentation de la quotité exemptée d’impôt, permettant à chacun de conserver plus de revenus nets.
Réduction de la cotisation spéciale de sécurité sociale (CSSS) et renforcement du bonus à l’emploi.

Les entreprises devront aussi s’adapter :
Le seuil de rémunération du dirigeant d’entreprise est relevé à 50 000 € (contre 45 000 €) pour accéder au taux réduit d’imposition des PME.
Maintien des incitants fiscaux à l’embauche, notamment l’exonération de charges pour le premier salarié.
Réduction des sanctions fiscales pour les nouveaux entrepreneurs afin d’encourager l’entrepreneuriat.

Un point important est l’introduction d’une taxe progressive sur les plus-values financières. Les plus-values inférieures à 1 million € restent exonérées, mais celles au-delà seront taxées entre 1,25 % et 10 %.

Pensions et protection sociale : travailler plus longtemps et cotiser plus

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Le gouvernement souhaite harmoniser les pensions et inciter à travailler plus longtemps :

Réduction des périodes assimilées dans le calcul des pensions, ce qui pénalisera les personnes ayant connu des interruptions de carrière.
Suppression progressive des pensions de ménage et de veuf(ve).
Bonus-malus pension : travailler au-delà de l’âge légal apportera une pension majorée, tandis qu’un départ anticipé entraînera une réduction.
Réforme du 2ᵉ pilier : les employeurs devront progressivement cotiser au moins 3 % pour une pension complémentaire.

Les indépendants bénéficient de certaines améliorations :

Augmentation du plafond des cotisations PLCI pour améliorer la pension complémentaire.
Extension des droits aux indépendants complémentaires, leur permettant de cotiser pour leur pension comme les indépendants principaux.
Meilleure prise en charge de l’incapacité de travail : possibilité d’un gel administratif pour éviter des sanctions en cas d’arrêt prolongé.

Travail et salaires : de nouvelles règles pour les employeurs et les travailleurs

Le gouvernement veut augmenter la flexibilité du travail :

Hausse progressive du plafond des chèques-repas à 12 € (au lieu de 8 € actuellement).
Extension des flexi-jobs à tous les secteurs, avec un plafond de revenus relevé à 18 000 € par an.
Possibilité pour les étudiants de travailler jusqu’à 650 heures par an.
Réintroduction de la période d’essai : une rupture de contrat sera possible avec une semaine de préavis dans les 6 premiers mois.

Le chômage sera plus restrictif :

Durée d’indemnisation limitée à 2 ans pour les travailleurs avec 5 ans de carrière.
Allocation plus élevée en début de période, mais dégressive plus rapidement.
Suivi renforcé des malades de longue durée avec des sanctions en cas de non-coopération à la réintégration.

Investissements et immobilier : des changements fiscaux majeurs

Le gouvernement met en place une taxe sur les plus-values financières et des ajustements en matière d’immobilier :Investissement, Croissance, Arrosage

La déduction fiscale des intérêts sur les investissements immobiliers (hors résidence principale) sera supprimée.
TVA maintenue à 6 % sur les démolitions-reconstructions, avec un plafond abaissé à 175 m².
Facilitation des rénovations énergétiques en copropriété avec un vote à majorité simple.

Consommation, énergie et télécoms

Pour soutenir le pouvoir d’achat, plusieurs mesures seront mises en place :

TVA à 6 % pour les pompes à chaleur mais augmentée à 21 % pour les chaudières à gaz et au mazout.
Obligation pour les banques d’augmenter le nombre de distributeurs automatiques de billets.
Suppression de certaines taxes sur les emballages et boissons, pour lutter contre les achats transfrontaliers.
Alignement des prix des télécoms avec les pays voisins et introduction d’indemnités plus flexibles en cas de panne.

Ce qu’il faut retenir

Le gouvernement Arizona met en place une série de réformes destinées à augmenter les revenus du travail, réformer la pension et ajuster la fiscalité des entreprises et des investisseurs. Certaines mesures, comme la hausse des salaires nets et l’amélioration du 2ᵉ pilier de pension, sont positives, en tout cas sur papier. D’autres, comme la taxe sur les plus-values et le renforcement des conditions d’accès à la pension, risquent d’avoir un impact financier sur certains contribuables et entrepreneurs.

En tant que courtier, nous suivons ces évolutions de près pour vous accompagner dans l’adaptation de vos contrats d’assurance, de pension et de protection financière. Si vous souhaitez anticiper ces changements et optimiser votre situation, nous sommes à votre disposition pour vous conseiller.